Stage et engagement pour les femmes

UteDMayer 03 Jan 2023 Südfrankreich Kopie

Lors de son stage transfaire, Ute D. Mayer a vécu une semaine intensive au Frauenhaus Zürich Violettatrès loin de son univers professionnel éminemment scientifique au Paul Scherrer Institut (PSI). A l’issue de ce stage, elle résume son expérience en ces termes: «Je n’ai pas aujourd’hui une vision différente du monde, mais ma perception de ce monde est plus fine. Je me considère désormais comme une force multiplicatrice dans la lutte contre la violence subie par les femmes. Mon stage transfaire m’a confortée dans l’idée que je dois m’engager pour cette cause. Il est urgent d’attirer davantage l’attention du public sur ce thème.

Ute D. Mayer partage avec nous quelques anecdotes et impressions sur son stage:

«J’ai été impressionnée par la manière dont la Frauenhaus aide les femmes victimes de violence à sortir de leur situation. Les histoires de ces femmes sont bouleversantes et les blessures psychiques et physiques sont manifestes. Tout cela m’a fortement préoccupée, même s’il est vrai que je m’y attendais.

Ce qui fut inattendu, en revanche, c’est de réaliser à quel point j’ai été touchée par la détresse des enfants venus à la Maison des femmes avec leur mère, apeurés et traumatisés. C’est là une mesure de prévention incroyablement judicieuse de la part de la Frauenhaus que de proposer une offre de soutien étendue également pour les enfants. Ce fut magnifique de voir que certains enfants reprenaient vite confiance: au début, l’un d’eux se cachait toujours derrière sa mère lorsqu’il me voyait, mais à la fin de la semaine, ce même enfant me saluait dans la cage d’escalier, rayonnant.

La manière dont l’équipe de la Maison des femmes m’a accueillie, intégrée et accompagnée pendant ma semaine de stage a été très enrichissante. Chaque soir, j’ai eu un entretien de supervision très instructif avec la directrice. Un jour, alors qu’une femme ne parlant qu’espagnol s’est présentée à l’accueil, il s’est trouvé que j’étais la seule personne du foyer à parler espagnol. Cette femme s’est totalement focalisée sur moi, ce qui est parfaitement compréhensible. J’ai alors pris conscience de l’importance pour le personnel de pouvoir prendre une distance saine par rapport à ses protégées. En ce sens aussi, les supervisions ont été très utiles.

Le professionnalisme, tout comme l’approche individuelle et engagée des collaboratrices de la Frauenhaus, sont admirables. D’autant plus que la pression est forte en termes de temps, de finances et de responsabilités, que la reconnaissance du public est faible et que la charge de travail est élevée. J’ai également été fascinée par la culture de communication et les relations au sein de l’équipe. Avec seulement 25 collaboratrices, la Frauenhaus doit assurer un fonctionnement complexe, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. J’ai notamment trouvé que la réunion d’équipe hebdomadaire était très efficace et dirigée avec attention. Le bien-être des femmes et des enfants était toujours au cœur des préoccupations de toute l’équipe. Les échanges étaient toujours constructifs et l’ouverture à la critique était évidente. L’équilibre entre la collégialité et l’attention portée à soi-même, vécu de manière cohérente au sein de l’équipe, a également été une expérience totalement nouvelle pour moi.

Ce stage que mon employeur, le PSI, m’a permis d’effectuer a été riche en expériences et m’a durablement marquée. Pour Noël, je n’ai pas accepté de cadeaux, mais à la place, j’ai collecté des dons pour la Frauenhaus. Je peux sans réserve recommander le programme transfaire et ses stages.»