Pas très perceptible, la crise du coronavirus

Hoppe Pedroli, Michael

Michael Hoppe-Pedroli de la section Credit Risk Review est l’une des rares personnes à avoir pu effectuer un stage transfaire en été 2020. Ce cadre du Credit Suisse nous a parlé de son expérience au sein de l’établissement spécialisé «Suchtfachklinik Zürich».

«J’ai été très impressionné par le grand engagement et l’empathie de l’équipe de prise en charge du service de désintoxication où j’ai passé la majeure partie de mon stage. Les patient-e-s y sont relativement jeunes, la plupart ont bien moins de quarante ans. Leurs parcours de vie et leurs besoins divergent. La clinique fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et les changements d’équipe nécessitent à chaque fois des consultations approfondies afin que les plus récents développements physiologiques et personnels puissent être correctement interprétés et compris.

Les patient-e-s étaient très ouvert-e-s et parlaient de leur situation et de leurs objectifs. On m’a expliqué que les conditions décisives pour s’en sortir étaient la volonté et la motivation des personnes concernées elles-mêmes, cette forme de dépendance ne pouvant être vaincue que si l’on était prêt-e dans sa tête. Ainsi, lorsqu’une vague de pression addictive arrive, il faut tenir bon et rester au top de la vague; l’envie s’estompera alors. Il faut s’entraîner à cela, chacun-e individuellement et volontairement.

La nouvelle clinique spécialisée dans les addictions est très moderne et offre des chambres individuelles. Elle n’avait été inaugurée que quelques mois avant le stage de Michael Hoppe-Pedroli. Pour le personnel de prise en charge comme pour les patient-e-s, c’est un grand changement par rapport à l’ancienne institution, le Frankental, villa reconvertie comportant de nombreux espaces communs. Il était très intéressant d’apprendre la différence d’approche de ces deux structures au niveau de la prise en charge et de la réintégration sociale.

Dans la nouvelle clinique, les soins sont clairement divisés en une phase de désintoxication et une phase de sevrage, la désintoxication se concentrant beaucoup plus sur la stabilisation physiologique et médicale durant les six premiers mois, avec des exercices de groupe réguliers. Le sevrage, quant à lui, est davantage axé sur un accompagnement psychologique et thérapeutique à long terme, avec de nombreux entretiens en groupe, notamment pour préparer les patient-e-s à faire face aux anciens stimuli et pour leur présenter les outils à utiliser pour les contrer.

La direction et l’équipe de la «Suchtfachklinik Zürich» m’ont accueilli très ouvertement. J’ai rapporté de mon stage le souvenir d’une grande variété d’histoires et de destins personnels, et aussi de l’important engagement de ces personnes à changer leur comportement et à réaliser cet exploit. De nombreux aspects de mon stage transfaire sont pour moi d’une grande valeur expérientielle, j’ai en particulier découvert comment donner aux gens une chance, une autre chance et encore une chance. Lors de mon stage, l’automne dernier, l’évolution pandémique se trouvait heureusement entre les deux grandes vagues, ce qui m’a permis d’avoir une bonne interaction avec tous les soignant-e-s et patient-e-s. Bien sûr, le masque était de rigueur.»